Partie 1
À la fin de la dernière décennie du 20ème siècle, les sociétés civiles européennes se sentirent menacées par un danger qui prenait sa force dans la fin de la puissance des autorités tutélaires, tous ces moules à uniformes : les églises, les armées, les associations de citoyens ou de salariés, les amicales laïques ouvrières.
Ce mal était celui de la séduction des sectes. Ce danger n’épargnait personne : hommes, femmes, jeunes adultes pouvaient le connaître et y céder. Il semble que maintenant il n’y ait plus trace de ce danger.
La menace des sectes est devenue progressivement une vague émanation des archives ; il suffit de prêter l’oreille, distraite aux vacarmes répétitifs des sites d’informations qui tournent en boucle sur trois informations qui tiennent sur deux lignes au grand maximum, pour constater que le mot « secte » et les dangers qu’il contenait n’est plus usité ; ce qui n’exclut pas le fait qu’elles existent encore.
En France, entre les années 80 du siècle précédent, et les premières années du 21ème siècle, il y eu une véritable obsession pour les sectes et la menace qu’elles exerçaient sur la liberté de conscience des individus. Cette menace fut prise au sérieux. Entre 1980 et 2006, plusieurs enquêtes commissionnées par le parlement furent faîtes. Quatre rapports furent ainsi rédigés, les deux premiers en 1983 et 1995, puis respectivement en 1999 et enfin 2006. Parmi ces 4 commissions, il faut retenir en particulier la commission parlementaire N° 2468 qui publia une liste de 173 mouvements jugés sectaires. La commission proposa des modifications de législation qui ont mené au vote de la Loi About-Picard en 2001. Cette liste fut officiellement abandonnée par la circulaire de 27 mai 2005 relative à la lutte contre les dérives sectaires.
Dans ce même mouvement, un organisme interministériel fut créé par l’état. Il était chargé de repérer et de surveiller l’activité des sectes. Il y eut ainsi tout d’abord Mils puis remplacé par la MiviLudes en 2002. À l’époque, les sectes représentaient un danger insidieux et protéiforme ; les individus étaient jugés en danger et, au-delà, l’autorité de l’état et donc l’indépendance d’une nation. Aucun citoyen d’aucune cité ne semblait vraiment à l’abri de ce pouvoir de séduction et de soumission. On ne savait jamais qui était ambassadeur d’une secte et qui ne l’était pas.
Puis tout disparut comme par enchantement, enfin plus exactement par l’enchantement de magiciens pourrissants.
A suivre…